Megève City Guide

La belle histoire des Fermes de Marie

Les Fermes de Marie

Lieu rare et unique, Les Fermes de Marie, qui célèbrent cette année leurs trente ans, continuent d’incarner l’art de vivre en montagne. Conjuguant à merveille le charme de l’ancien, la simplicité, l’élégance et le raffinement, elles restent une adresse à part où il fait bon venir et revenir. Plus qu’un lieu, elles sont aussi le fruit d’une belle histoire, celle de Jean-Louis et Jocelyne Sibuet…

 

Il était une fois… Il y a un peu plus de trente ans, Jean-Louis Sibuet imagine recréer un petit village en réutilisant des matériaux anciens. « Je voulais faire quelque chose qui ait une âme, quelque chose qui n’existait pas à l’époque », confie-t-il. Au début des années 80, en 1984, il commence alors à démonter des fermes. « Quand j’ai commencé à essayer de récupérer du vieux bois, j’ai cherché des vieilles fermes où il y avait eu des glissements de terrain, où la foudre avait frappé… J’en ai démonté une puis deux… » Rapidement, tous les gens alentour sont au courant. Jean-Louis Sibuet parcourt ainsi les deux Savoies tous les week-ends, chinant avec Jocelyne mais aussi récupérant des meubles anciens, quantité de vieilles pierres et des clous par kilos. En cinq ans, il retape quelques 2 000 meubles. « On m’a pris un moment pour un fou », se souvient-il amusé. Il stocke alors tout sur un terrain à Flumet et récupère un atelier de menuiserie avec du matériel ancien. Passionné, il découpe, retape et stocke tout le mobilier en bois, au point d’entasser des armoires sur trois niveaux ! « J’ai au moins démonté dix fois toutes ces pièces qui sont passées dans mes mains avant de les replacer. »

Imaginer l’art de vivre en montagne

L’histoire d’une passion

La première grande phase des Fermes de Marie est donc la récupération de matériaux anciens. De 1983 à 1988, Jean-Louis démonte avec ses « gars » qui, profitant de l’intersaison (ces derniers étant moniteurs de ski, guides de montagne) viennent travailler à ses côtés.

 

Un projet fou

C’est en 1989 que débute la construction des Fermes de Marie. D’ailleurs, l’essentiel des Fermes sera conçu en seulement neuf mois, celles-ci ouvrant en décembre de cette même année. « J’avais trouvé un maçon qui était passionné. La semaine, il montait les murs. Le week-end, je coffrais puis il coulait les dalles. » En clair, Jean-Louis Sibuet travaille jour et nuit, se concentrant sur la structure la journée et parant les murs de pierres le soir… avant parfois de rejoindre Jocelyne qui s’attelle, elle, au mobilier, qu’elle chine mais aussi conçoit, comme ses lampes de chevet. En neuf mois donc, avec une cinquantaine de personnes, l’essentiel des Fermes est conçu. Plus précisément, une trentaine de chambres, dont deux suites, le chalet que la famille habite alors avec ses deux enfants, Nicolas et Marie (et devenu les suites 101 et 102), le restaurant ainsi que la structure du futur spa, y compris le souterrain, et même la piscine. « On avait l’impression que c’était fini alors que ce n’était que le début. Cela me paraissait immense… Je me suis même demandé ce que j’avais fait, si ce n’était pas démesuré…» D’autant que le couple s’est engagé dans ce projet fou – récréer un authentique hameau de montagne – sans avoir validé son financement. « Tout était construit, poursuit Jean-Louis, mais je ne pouvais le payer ! Le banquier m’a dit que l’on ne pouvait pas faire comme ça ! C’était cocasse. » Aussi, à une époque où Megève a perdu de son lustre d’antan et n’est plus en vogue, Jean-Louis Sibuet va voir une vingtaine de banquiers, jusqu’à trouver celui qui comprend son idée et donne suite au projet.

Dans ce lieu rare, Jean-Louis et Jocelyne Sibuet ont insufflé une âme, et un véritable art de vivre à l’hôtellerie, chose qui n’existait pas jusque-là. Ils avaient déjà posé les jalons avec leur premier hôtel Au Coin du Feu, petit bijou qu’ils ont entièrement repensé. Inspirées et inspirantes, les Fermes, elles, ne souffrent pas le passage du temps et des modes. « Les Fermes de Marie ont été faites avec une âme et une volonté, l’argent ne fait pas cela », conclut Jean-Louis. Un projet réalisé avec un engagement total : humain, familial et financier. D’ailleurs, les clients en quête d’authenticité ne s’y sont pas trompés.

Des fidèles qui reviennent au fil des générations. Et ça tombe bien, les Fermes ayant été pensées dans cet esprit-là. « Nous avons toujours voulu que Les Fermes de Marie soient un hôtel familial pour la famille, tenu par une famille », explique Jocelyne Sibuet, comme les gens qu’elle salue et qui viennent ici depuis trente ans avec leurs enfants et petits enfants. Car Les Fermes de Marie, pour reprendre ses mots, ont un « esprit de pension de famille de luxe. Un endroit haut de gamme, hors du commun et surtout pas show off.» Bref, un lieu emblématique de la patte Sibuet et bien sûr de l’art de vivre en montagne, où la tradition, la simplicité et l’authenticité vont de pair avec l’élégance et le raffinement, travaillés dans les moindres détails. Et dont le succès ne se dément pas… Une vraie belle histoire.